14 janvier 2010
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14:07
S'il y a bien une chose capable de me toucher, de me tordre le ventre, de me retourner jusqu'aux sanglots, c'est l'idée
que des parents puissent ne pas voir grandir leurs enfants.
Cette pensée affreuse est devenue terreur depuis la naissance des mouflettes, et depuis l'accident d'Elsa elle s'est même ancrée dans le champ des possibles.
Je refuse jusqu'à l'idée même d'y penser.
Aussi je me garde bien de regarder les nouvelles qu'on diffuse d'Haïti, tant les médias sont friands de ces images "chocs" de parents éplorés ou de visages hagards de petits
orphelins.
Toute cette misère, et par-dessus, la violence d'un séisme.
Le diable danse au-dessus des ruines de Port-au-Prince, a-t-on écrit ...
Mais après tout, il était bien le seul à s'y intéresser - à cet endroit oublié des hommes, à ces gens qu'on laisse crever de dénuement.
Moi non plus, je ne pensais pas à eux.
"Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse" a déclaré un jour Woody Allen.
Je pense comme lui.
Et c'est juste la chance, alors, que je vais louer.
Parce que quelque part de l'autre côté de l'océan, il y a cette femme qui attend son 3ème enfant pour le même jour que moi ... elle a peut-être la moitié de mon âge,
et aucun médecin ne va la rassurer d'une échographie qui lui montrera la bouille bien dessinée de son petit dernier ... et il faut qu'elle trouve encore de quoi
faire survivre les deux autres. Et pendant ce temps, sans réaliser à quel point c'est un privilège, je caresse mon ventre où cabriole un(e) nano-neuneu en pleine forme, sans ombre sur la
douceur de notre foyer.
Parce que mes enfants sont et seront nés au bon endroit, à une bonne époque ... Quelles que soient les incertitudes sur l'avenir, nous sommes dans un pays et un temps où on peut
être une femme sans être opprimée, où on peut être un homme sans être un soldat, où on peut être bête sans être un esclave, où on peut être con sans être un salaud, où on peut être malade
sans en mourir ...
Là-bas le diable danse.
Alors quand même, même si ça me fait pleurer, même si je ne sais pas comment je pourrais faire une différence ... je voudrais penser à toutes ces âmes dans la tourmente.
Pourvu que l'élan de solidarité ne s'arrête pas juste sur les tombes ...
12 janvier 2010
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Bonjour,
ce blog est resté en sommeil un bon moment pour cause de préparation de Noël, de mouflettes malades, et de beau voyage !
J'espère avoir le temps de refaire quelques mises à jour ... et de vous formuler officiellement tous mes voeux de bonne année !!
A bientôt !
18 décembre 2009
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20:34
Alors à part la neige (qui nous réjouit même si cela m'a valu de passer 3h en voiture, trajet pour le boulot dans des conditions un peu
oppressantes), il y a eu cette semaine une bonne nouvelle. Contrairement à ce que je pensais, j'étais encore en chômage partiel ce vendredi !
Justement, l'ours avait pris sa journée pour terminer ses cadeaux, mais grève des transports oblige, il s'est finalement rabattu sur internet. Apprenant ma disponibilité, il a signalé qu'il avait
très envie d'aller voir le film Avatar.
Ca faisait un moment que j'en avais entendu parler, le buzz ne me donnait du coup pas trop envie de m'y risquer ...
Enfin un ciné à deux, hein, c'est jamais trop souvent. Et finalement, tout ce que je savais du film, c'est que J. Cameron avait attendu 15 ans qu'on ait la technologie pour parvenir à tourner son
film (donc ça devait être quelque chose à voir sur grand écran) et qu'à la radio, au cours des 3h de blocage sur les routes enneigées, un journaliste avait commenté "oui, c'est en 3D, mais on
oublie vite parce qu'on plonge dans l'histoire".
Bon. J'ai dit oui.
L'ours m'a emmenée ... dans le même cinéma que celui où il m'avait infligé 2012.
A titre de réparation, en somme.
Et réparation il y a eu.
Je ne savais rien du film sauf ce que j'en ai écrit.
Alors si vous ne l'avez pas encore vu
vous en avez de la chance ...
parce qu'il vous reste encore la possibilité de le découvrir pour la première fois.
Et si vous programmez d'y aller, ne lisez rien, n'écoutez rien, allez y sans rien savoir. Il y a des films pour lesquels ça vaut le coup de tenter le plongeon.
Je ne dis pas que c'est le film du siècle ni qu'il deviendra culte, hein, mais .. moi, j'ai aimé le plongeon.
3 novembre 2009
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14:30
26 octobre au soir (après la 1ère écho)
Les filles, papa et moi on a un truc à vous dire.
(La poupette continue à jouer, la nounette s'approche).
Voilà, il y a un bébé dans le ventre de maman ...
"Oh ! fait la nounette qui a capté direct. Un petit frère !"
...
Euh, on ne peut pas savoir mon trésor (et maman ne veut pas savoir avant la naissance NDLR) . C'est peut-être une petite soeur ...
"Ah non !" s'exclame la nounette, déroulant sa logique imparable : "J'ai déjà une
sissoeur. Maintenant, je veux un petit frère."
Et vlan.
Mi septembre
J'ai passé la matinée à gamberger, mais comment je vais lui annoncer ça ??? L'ours n'a jamais officiellement dit qu'il était d'accord pour un petit troize, je suis tétanisée d'angoisse.
On a prévu de déjeuner ensemble ce vendredi : on choisit un restau asiatique ... Je profite de ce que l'ours est parti se laver les mains pour poser le test à côté de ses baguettes, et je m'éclipse
aux toilettes dès son retour (en priant pour qu'il ne retire pas le capuchon).
Quand je reviens, l'ours me regarde, goguenard
"Aaaah, la choupinette".
Je suis rouge tomate, j'ai les mains qui tremblent ...
"Et alors, continue l'ours, (qui s'est demandé brièvement à quoi servait cette nouvelle baguette avant de la
retourner sur l'endroit), il est positif ou négatif, le test ?"
Il a fallu lui montrer le mode d'emploi pour qu'il me croie.
...
Bon.
...
Et alors ? !!!
"Ben c'est bien. De toute façon, moi je suis content, hein, 3 enfants ça me va, c'est bien, et même 4 ça serait bien aussi. Juste faut savoir
s'arrêter ..."
J'ai des fantasmes de morsure ... Ca fait des mois qu'il me fait mariner en me laissant croire qu'il va être dur à convaincre ...
L'ours commence à dérouler ses réflexions ... il espère qu'elle va naître aussi facilement que la deuxième (le spectre de la césarienne plane encore), et qu'elle n'aura pas d'accident à 3 mois
...
On parle d'elle pendant 5mn avant que je ne lui rappelle qu'on ne sait pas le sexe.
L'ours se voit bien à la tête d'une tribu de filles (là j'ai une image de papa-canard avec sa ribambelle de petites mouflettes trottinant derrière lui ...)
J'ai encore les mains qui tremblent tellement l'angoisse de l'annonce était forte.
L'ours fait une pause, réfléchit ...
"Finalement, on l'achète quand même, le Kangoo ?"
Comment il fait pour digérer les nouvelles aussi vite ?
Mi septembre, un peu plus tôt
J'ai super mal au bas ventre depuis plusieurs jours.
Pas de signe de mon cycle, sauf une explosion de boutons sur le visage (génial).
Je passe en revue les hypothèses pouvant expliquer ces douleurs, aucune ne me plaît.
Au cas où ce seraient des douleurs pré-ovulatoires, j'avertis l'ours ... qui me donne le premier indice qu'il n'est pas forcément opposé à un petit troisième (mais bon, il reste du boulot avant
qu'il ne dise "oui")...
Il y a une hypothèse facile à éliminer : grossesse extra-utérine. Suffit d'avoir le test de grossesse négatif.
Sauf que je n'aime pas du tout les tests négatifs. Donc comme d'habitude, je me prépare. Je fais un premier test la veille au soir, qui sera forcément négatif (vu que c'est le matin que le
taux d'hormones est suffisant) et ainsi le matin, pour le "vrai" test, j'aurai accepté le verdict.
Tant qu'à faire, par économie, j'utilise un test acheté à l'époque d'Elsa, et légèrement périmé.
Le gag : il vire positif immédiatement. En fin d'après-midi !
Alors ça c'était pas du tout prévu comme scénario.
Et d'abord, c'est mathématiquement pas possible.
J'ai un sentiment d'irréalité (bienvenue dans la 5ème dimension ...)
Bon. En même temps, le test était périmé ...
Je file racheter un test neuf. Je l'utilise un matin, juste avant d'aller déjeuner avec l'ours.
Les douleurs ont diminué, j'ai moins peur, j'intègre une nouvelle hypothèse : le corps jaune ? (non mais sérieux, c'est juste pas croyable).
J'essaie d'imaginer comment ça a pu se produire, quand (mais normalement c'était trop tard là ... ou alors c'est un clandestin très facétieux et très motivé
...)
Non sérieux, d'abord l'ours n'a pas encore dit oui, je ne vous raconte pas l'angoisse si j'arrive en sautillant "au fait, tu vas rire ... euh, j'espère que tu étais d'accord ?"
Bon, allez, on va bien voir. En même temps, eh, moi j'aimerais bien compléter notre tribu !
Le test tout neuf et pas périmé ... vire positif instantanément.
Gloups.
...
céchouette
...
Comment je vais annoncer ça à l'ours, moi ?
(finalement, on a appris que c'était même pas au moment où je l'avais imaginé, c'était 15 jours plus tôt ... m'éclate déjà, ce petit pensionnaire ...)
2 novembre 2009
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1 novembre 2009
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Jusqu'ici, nous avions une Clio bleu roi (que j'avais surnommée Myosotis parce que je donne toujours des surnoms à mes
voitures ... La précédente c'était Esmeralda, une petite Polo blanche plus très jeune mais très fidèle, dans laquelle je beuglais en boucle la chanson phare
de la comédie musicale "Notre Dame de Paris", d'où son surnom).
Ca allait bien à 4 en ville, mais dès qu'on voulait transporter quelqu'un, bonjour les contorsions. Et pour partir en vacances, les passagers arrières étaient entassés sous les bagages (l'ours
était devenu champion de Tétris 3D pour tout caser ...)
Pas très confort, pas très sécuritaire ... et pas très silencieux vu que l'ours râlait très fort qu'on n'avait jamais de place.
Alors on a choisi une nouvelle voiture.
Cette fois, on aura un peu plus de place : c'est un Kangoo. Couleur "Bleu Silver" (du coup je pense que son surnom est tout trouvé).
On est allés le récupérer vendredi.
Chouette mise en scène, les véhicules neufs étaient couverts d'un voile gris que la vendeuse soulevait au moment de la "mise en mains". En voyant les silhouettes des véhicules neufs sous les bâches
(3 petites et une massive), l'ours m'a poussée du coude en ricanant "à ton avis c'est lequel le nôtre ?".
On a pris l'option "pack famille" avec les gadgets comme miroir enfants intégré au-dessus du rétro et rangements type "rack avions" au-dessus des sièges arrière, tablette et accoudoir central ...
et on a pris aussi des barres de toit.
Avec le coffre plus grand, les 3 vraies places à l'arrière, on va enfin voyager à l'aise (et sans que l'ours ne râle).
Bon, le seul truc qui va me manquer, c'est quand même la clef "mains libres". Dans la Clio je n'avais pas besoin de sortir la carte pour déverrouiller les portières.
Là il va falloir poser la poupette ou son sac par terre (oui ben elle va bien finir par marcher, ma poupette) avant d'ouvrir la voiture (pis surtout va falloir retrouver la clef au fond du
sac).
Enfin la nounette était très impatiente de découvrir la nouvelle voiture (elle sait qu'elle aura dès mardi un nouveau siège auto, et passer le sien à la poupette qui n'en peut plus de son
cosy ... dans lequel elle rentre encore très bien, mon micro-modèle).
C'est gros comme engin.
J'espère que je ne vais pas le rayer (stress).
Voilà la bête : bienvenue dans la famille, Silver !
22 octobre 2009
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Depuis 4 semaines, dans mon entreprise touchée par la crise, il y a du chômage partiel.
Et le vendredi, nous sommes priés de rester chez nous. Sans travailler (mais alors interdit, hein).
La bonne nouvelle, c'est que j'obéis sans discuter .
L'autre bonne nouvelle, c'est que moyennant l'aide du gouvernement et de l'entreprise d'un côté, des efforts perso de l'autre (quelques jours de congés prélevés sur mon compteur, et quelques jours
de présence le vendredi à des formations assez nébuleuses) ... je conserve mon salaire.
J'ai quelques questionnements éthiques, mais le fait est que la boîte est sur le fil du rasoir en ce moment, en recherche d'équilibre financier ... Alors je profite.
Car même si je me suis gardée d'informer la crèche ou l'école, maman-en-or se fait le petit plaisir d'aller récupérer sa nounette à la fin de la classe et pas au centre de loisirs, et de
papoter avec les auxiliaires puéricultrices de la crèche (seul jour où je les vois).
Jusqu'ici j'ai été très occupée ces vendredis (ou malade), et je n'ai pas pu en profiter pour tenter de revivre ce que je ne connais plus depuis longtemps : une journée à ne rien faire
, tranquilou bilou chez moi (je suis assez pantouflarde quand même).
Menfin quand même, la semaine prend une autre allure.
Déjà, le mercredi, c'est la veille du week-end.
Et le jeudi soir, les collègues écrasés par la charge (qui n'a pas toujours été réduite en proportion) jubilent.
Alors tous les jeudi matin, le clin d'oeil c'est de demander "comment ça va ?" pour que l'autre puisse claironner "comme un jeudredi !".
Dommage, c'est bientôt fini. On y aurait bien pris goût.
11 octobre 2009
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Mademoiselle Coco, qui est une fille en or (je parlais d'elle ici) nous propose de l'aider à équiper les plus démunis pour l'hiver. Avec écharpes, gants, bonnets - tricotés mains ou de récup dans les
placards ... ou si on n'a pas le temps mais des pelotes qui traînent, suffit de lui envoyer et elle gère le tricot !
Bon, perso je vais devoir d'abord finir le bonnet de ma sissoeur (c'était mon cadeau de Noël de l'an dernier, ahem, faudrait que je pense à recommander la laine qui manquait), mais je suis sûre que
je vais bien trouver qq chose - du temps ou des accessoires enterrés dans mes cartons !
Toutes les tailles sont les bienvenues ...
L'opération, c'est là
6 octobre 2009
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Une petite pensée pour mes copinautes, dont certaines se sentent un peu à l'étroit dans leur vie de MAF - comprenez, "mère
au foyer".
Ce n'est pas tant le travail quotidien qui est lassant.
Et pourtant, je ne peux pas dire que mes quelques mois de congé parental ont été épanouissants, malgré tout le plaisir que je peux avoir à regarder grandir mes
mouflettes.
Seule avec deux préscolaires, je ne sais pas comment j'aurais tenu sans les mardi de Sabrina.
Les mêmes tâches toujours répétées, l'isolement fréquent, le manque de vie sociale et de conversation des gluons ... c'est pas simple.
Non, ce qui pèse, de ce que je peux en comprendre, c'est le manque de considération.
J'ai écrit il y a quelques semaines combien le travail domestique pouvait être minant dans ce qu'il a d'invisible, combien il est dur d'en avoir de la reconnaissance. Le travail est un élément pilier de l'identité, mais que faire quand personne ne
voit qu'on travaille ? Quand soi-même, on pense que ça ne peut pas être du travail, puisqu'on les aime nos petits bouts ?
Et puis il faut bien dire, quand on rencontre de nouvelles têtes, l'une des premières questions qu'on entend c'est "et tu fais quoi comme boulot ?".
C'est juste pour situer.
Notez qu'on ne demande pas "c'est quoi ton métier ?"
Là, on pourrait répondre "ben moi je suis journaliste / rugbyman / aviateur / speakerine / hôtesse de caisse ..." Et ajouter "enfin là je fais une pause, parce que bon faut
quand même repeupler la France, et s'assurer que les représentants de la nouvelle génération seron correctement éduqués. Histoire de leur donner le maximum de chances de devenir des
adultes épanouis et bons citoyens ..."
Ca, ça calme.
Mais ce n'est pas ça qu'on demande.
La question, c'est plus : tu fais quoi chaque jour pour gagner ta croûte, pour participer à la vie des actifs, pour cotiser aux caisses sociales ?
Et là, les mères au foyer ont un peu du mal à répondre que les cotisations sociales, c'est à elles que c'est destiné. Pour leur permettre de se lever tous les matins et avoir le loisir de
changer et habiller le ou les enfants, parfois accompagner le(s) grand(s) à l'école, cuisiner, laver, nettoyer, garder, surveiller, éveiller ...
Tous les jours finissant par se confondre, pas de soirée "off", pas de week-end ...
Oui, mais le mythe de la "ménagère de moins de cinquante ans" plantée devant télé-achat, Amour Gloire et Beauté et la quotidienne de Secret Story entre deux
cafés a la vie dure.
Alors, les mères au foyer, vaincues d'avance, soupirent et répondent "je suis mère au foyer".
Ah, d'accord. Tu bosses pas, alors.
C'est sûr, les copines. Vous n'allez pas répondre
"Moi je suis responsable d'une unité de 2 / 3 / 4/ 5 / 6 ... personnes. Prioritairement, je m'occupe plutôt des aspects RH : je veille au développement de mes collaborateurs, à leur orientation, à
leur bonne occupation, et à leur constante motivation. J'anime leur plan de formation. Sur ces points, j'assure une veille permanente sur les meilleures méthodes connues. Il peut même m'arriver
dans certains cas très pointus d'avoir recours à des experts (pour, par exemple la rédaction de contrats de travail d'intervenants extérieurs - dont je coordonne les missions).
Je m'assure que l'environnement de mes collaborateurs respecte les normes d'hygiène et de sécurité en vigueur. Je fais respecter le règlement intérieur. Je m'efforce de faciliter la
concertation sociale au sein de l'unité, et de désamorcer les conflits qui émergent - entre les membres de l'unité et au sein de la Direction. Bien sûr, je suis en relation régulière avec les
intervenants médicaux. La restauration ainsi que l'entretien sont sous mon contrôle. Je supervise les déplacements.
Mais je gère également des aspects plus techniques de logistique et d'approvisionnement de l'unité, avec la sélection et l'achat du matériel nécessaire à son fonctionnement.
Je pilote l'organisation du travail, en répartissant les tâches au quotidien en fonction des compétences, des aptitudes et des plans de progrès individuels de mes collaborateurs. Je m'efforce
de maintenir un bon niveau d'anticipation, et je pratique régulièrement des benchmarkings auprès d'unités similaires, afin d'améliorer mes méthodes.
Et bien sûr, je m'occupe aussi de la comptabilité, en m'assurant de l'optimisation des frais de fonctionnement, du règlement des factures, de la régularisation de la situation fiscale et, de
manière globale, de l'équilibre du budget.
Comme ça fait beaucoup pour une personne, le soir, je me distrais : je m'occupe de ma petite famille ..."
C'est sûr. Vous n'allez pas répondre ça.
Pourtant qu'est-ce que vous faites d'autre ?
Moi j'ai du bol : j'ai repris le travail. C'est nettement plus soft.
Bon courage les nanas, je vous admire !
5 octobre 2009
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18:25
Vous vous rappelez l'anniversaire de la nounette
qu'elle a fêté avec le petit Matteo ? et le gâteau que j'avais préparé pour Anja, la maman de Matteo ?
Nous avons dîné vendredi soir ensemble et j'ai appris qu'Anja est née en Saxe.
En ex-Allemagne de l'Est.
On en parle beaucoup en ce moment.
Il y a 20 ans j'avais 16 ans. J'étais en terminale, en internat, et on n'avait pas la télé. Internet n'était pas encore ouvert au grand public, de toute façon il n'y avait pas d'ordi dans les
lycées. Je n'ai pas pu suivre les événements, sauf à travers les conversations de mes copains qui, eux, regardaient le journal du soir ...
Il y a 10 ans, croyez-le ou non, c'était mon premier job, mon premier appartement, je n'avais toujours pas la télé, internet débutait à peine, et mon radio-réveil passait de la variété pendant que
je lisais des bouquins avec mon chat à mes pieds.
Alors aujourd'hui, en écoutant les émissions à la radio, je découvre plein de choses.
J'apprends qu'il y a 20 ans, plein de politiciens se sont emmêlés les pinceaux dans leur propres calculs. Qu'un porte-parole s'est planté et a annoncé que les allemands de l'est pouraient désormais
voyager, et quand on lui a demandé "à partir de quand ?" il a répondu étourdiment "tout de suite". Que pas un allemand de l'Est n'a bronché en entendant ça sur l'unique chaîne audiovisuelle, car on
ne croyait pas à ce que disait la télé d'Etat. Que c'est seulement quand le journal de l'ex-RFA a repris l'information que les habitants d'ex-RDA se sont précipités dans la rue. Que les généraux,
sans ordre, confrontés au risque d'un massacre de grande ampleur devant cette foule qui s'écrasait contre le "Mur" ont décidé seuls de les laisser passer.
Que le "Mur" est tombé. Ca, je me rappelle très bien. L'effervescence, la liesse qui débordaient jusque dans mon quotidien cloisonné ...
Et je me rappelle les histoires entendues en cours d'Allemand en 4ème, la décision abominable qui a déchiré l'Allemagne, les familles séparées brutalement un matin, le mari qui plus jamais n'a
pu revoir ses enfants, les gens qui sautaient du haut du mur et se faisaient fusiller ... "Moonlight Shadow" de Mike Olfield qui me fait penser au chagrin affreux, étouffé, qu'ont pu éprouver
ceux qui restaient, quand ceux qui tentaient de traverser se faisaient assassiner ...
Ca a existé. J'ai connu ce monde là.
Et heureusement, heureusement, pour mes mouflettes ce sera de l'Histoire ... comme le fut pour moi la crise de Cuba.
Ca a existé, mais c'est fini. Et Anja est là. Et Matteo et Thomas sont nés d'elle - et d'un français.
Moi aussi, j'ai le coeur à la fête.