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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 20:19
Quand j'ai repris mon travail après la naissance de la nounette, j'avais été totalement épargnée par tout le stress et la morosité liés à la réorganisation touchant mon secteur de rattachement. Je flottais sur un petit nuage de béatitude, avec mon ptit gluon de même pas 6 mois qui grandissait mignonnement, et je passais mon temps à relativiser toutes les misères quotidiennes du boulot ...
Au-delà des quelques minutes d'espérance de vie que cette attitude a pu me faire gagner, ça m'a surtout valu, lors d'un délire d'équipe sur les Petit Monsieur, Petite Madame, d'écoper du titre de Madame Bonheur - en anglais, Little Miss Sunshine.
Vous voyez les petits livres auxquels je fais référence ? mais si, tout le monde connaît

C'est sans doute pas mal usurpé à l'heure actuelle, mais ça m'a beaucoup touchée sur le moment.

Alors aujourd'hui, je voudrais rendre un hommage à ma Little Miss Sourire

Regardez, si on oublie les couettes, c'est bien elle hein ?
c'est ma machine à sourires      

enfin presque tout le temps


pis parfois elle est concentrée


pis pendant qu'on y est, quelques images de sa soeur, qui veut toujours prendre la place du bébé, au propre comme au figuré (euh, en l'occurrence, pas vraiment au propre, mais ça viendra )

guili guili


oh la jolie robe offerte par grand mère

et la jupe coordonnée ... merci grand-mère !


Alors vous voyez, même quand le ciel est gris, il y a toujours deux petits soleils ici. Faudra lui dire, à Madame Météo.
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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 15:44

Hier midi j'avais tout bien préparé pour mon petit fauve qui pinaille à table.


Oui, il est de notoriété publique que mini fauve ne mange pas les légumes.
Negociator accepte la compote, sous réserve qu'il y ait derrière la promesse d'un yayourt ocolat ou d'un gâteau ocolat. Et elle mange des pâtes fourrées aux légumes, mais pas n'importe lesquelles.

Mais sinon on peut se brosser : c'est une têtue ma nounette - même avant de naître elle le faisait déjà savoir. Elle préfère aller au lit sans manger que d'avaler des légumes (oui, on est quand même allés jusque là, ben elle aussi).

On devait même aller voir tous ensemble la psy ce matin pour évoquer ce souci - et celui du sommeil, mais bon, la psy est malade comme un chien alors ça sera pour jeudi. Tanpi, comme dit mini, qui copie tout ce que je dis.


Pour revenir à hier midi, au repas j'avais prévu pommes noisettes et saucisses - l'astuce étant que les pommes noisettes étaient à base de ... chou-fleur !

Hahaha. J'ai trouvé ça dans le rayon des surgelés de la supérette en bas de chez moi, en cherchant des pommes dauphines, toujours pour mini fauve, dont j'essaie de varier l'alimentation - autrement dit trouver autre chose que des pâtes, dont elle raffole, et des frites ou chips pour lesquelles elle est un peu jeune, et dont elle raffole aussi bien sûr (!) et qui sont réservées au restau ou à la fête, ce que Negociator a bien intégré (je ne vous raconte pas le drame au réveillon du 31 quand on a appris qu'il n'y avait pas de chips à l'apéro).

Donc elle a la viande … une fois qu'elle a mangé l'accompagnement (astuce sémantique maternelle pour ne pas dire "les légumes" - qu'elle refuserait d'office).


Elle avait trouvé ces croquettes au chou-fleur très bonnes dans l'assiette de son père la veille, et même dans la sienne, donc j'avais décidé d'en faire son repas. Je jubilais, je faisais déjà des plans, je me voyais déjà lui cuisiner des croquettes de légumes blancs (aloooors, il y a le panais, navets, topinambour, pâtisson, et pourquoi pas les salsifis, on trouve encore des crosnes ? …), je me voyais déjà triomphante, acclamée par d'autres mamans en liesse "oui, c'est moi, la maman de mini fauve, j'ai réussi à lui faire avaler des légumes, je voudrais remercier mes copinautes mamaouts qui m'avaient donné l'idée …"

 

Sur quoi mini fauve m'a tout cassé mon délire, en refusant férocement son plat, passée la première bouchée.

Grrrr.

Elle a réclamé ses saucisses.

"Après l'accompagnement !"

Elle a préféré sortir de table et aller jouer.

 

Pour finir elle n'a mangé que les quelques pommes de terre vapeur que j'avais quand même cuisinées, et un peu de saucisse donnée à titre d'encouragement.

 

Et le soir elle a mangé en plateau télé (la honte) un pot de purée 8 mois pommes de terre - brocolis vapeur "les idées de maman" (du moment que c'est pas de sa maman à elle, grrr).

 

Mais non, elle ne m'énerve pas.

J'ai même réussi à être compatissante quant la psy m'a dit que le rendez-vous était reporté.

 

Je sais, il n'y a pas de médaille pour ça.


Sinon je voudrais dire adieu à mon petit chat en plâtre que j'adorais, que j'avais rapporté des USA, et que j'ai cassé en essayant d'attraper mon sac tricot en hauteur d'une main tout en tenant micro de l'autre. J'ai pleuré. SarahL a bien compris : maman triste, pas fait attention, a cassé petit maiou en patre ... 'a souris ?
Adieu mon petit maiou en patre. SarahL a raison : il me reste la souris que tu essayais d'attraper depuis 14 ans sur l'étagère du dessous. C'est bête de s'attacher aux objets, mais c'est comme un morceau de mon passé qui est parti.

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 16:24
Tout à l'heure, Négociator ayant bien mangé son repas, réclamait un yayourt ocola (crème dessert chocolatée NDT), avec la nouvelle cuillère verte qu'une copinaute de maman a eu la gentillesse de lui faire parvenir.
(au passage MERCI LES FILLES !!!)

"D'accord, mais à table."

Crise.
L'arbitre des négociations tient bon : "tu ne vas pas le manger sur ton fauteuil, tu ne te débrouilles pas encore assez bien avec la cuillère. Rappelle-toi : on a dit la dernière fois que c'était pas encore possible".

Faut dire que la dernière tentative avait donné ça (je l'avais laissée seule le temps d'aller mettre l'opercule à la poubelle).
J'ai dû laver jusqu'à la housse du pouf (à côté).

- Maman, moi veux yayourt ocola, atable ! appelle mini fauve, domptée.
- D'accord. On te met un bavoir, tu remontes tes manches (NDLR : oui, car c'est toujours moi qui fais la lessive), et tu prends la Cuillère Verte.

Bon, ça commence plutôt bien :


Tu fais un bisou pour dire merci à la copine de maman ? je prends la photo.
merci Sabrina ! merci Chantal !! (smack)

Bonne à marier s'en va surveiller la cuisson de ses légumes pour la soupe du soir (si, croyez-le ou non, je fais la soupe moi-même), et en arrive à oublier mini qui s'ébat joyeusement avec son pot de crème ocola.
"maman, 'ega'de, me débrrrouille tousseule !" appelle mini, en se rengorgeant.

C'est vrai :

 
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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 22:30

Depuis que SarahL prononce le R, j'ai perdu mon bébé … le 5 septembre (oui ça m'a marquée) elle a crié entre deux hoquets de rire, pendant les chatouilles, "aRRête ! aRRête, et là j'ai su instantanément que quelque chose changeait. Plus jamais je n'entendrais son petit "ayète ! ayète" si mignon, si suave, si bébé …

 

Alors voilà, depuis qu'elle a de l'R dans ses mots, elle se fait comprendre des autres, et depuis l'hôpital et les 3 semaines de crèche à plein temps, on peut dire qu'elle parle.

 

Et moi je lui parle le français comme une langue étrangère.
J
'articule, je donne la définition des mots nouveaux, parfois, mieux, je lui montre par image.

Par exemple :

 

 +



(oui, j'explique aussi les comptines )


Et petit à petit, son langage s'enrichit, à la mesure de sa soif d'apprendre - ma nounette bavarde ... héhéhé, là il n'y a pas photo ce sont les gènes maternels qui s'expriment .

 

Espérons qu'elle retiendra plutôt sa langue maternelle, parce que la langue paternelle contient des mots un peu trop fleuris (ou pas assez).

Par exemple :

Bon on bouffe ?
Sarah, range ton bordel !

 mais aussi


Va pas là, tu vas tomber

Fais pas ça, tu vas te faire mal

Sors du bain, tu vas attraper froid.

Mais arrête tu vas en mettre partout, donne-moi ta cuillère, tu ne sais pas manger seule !

 

 En vérité, il semble que ses parents ne parlent pas la même langue.

Vite, un décodeur, avant que nos émissions ne soient brouillées.


Enfin à l'arrivée ça nous donne :

allô la base ?  //  mais c'est pas posssible !  //  ah bravo !  //  eeeeeeeeeeeeeh ou-i // cékoul //

[à sa sœur] toi, é un petit bébé frragile  //  oooh bébé-nounet, p'eure pas, jarrrrive, é souis là //
voyons voir … // oooh, ma chérrrie, p'eure pas ma chérrrie  [ces deux derniers ça vient de la crèche]

[debout sur son lit] maman, 'ega'de, é risque de tomber
moi fais pas de bêtise
Sassuffi ! laisse-moa tranquille !! // NON !! Laisse-moa, moi veux faire TOUSSEULE !!

é m'amuse, bokou
maman, tou viens, é m'ennouie

é t'aime toujours

 

Ouf.

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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 23:10

Depuis que j'ai appris dans l'auberge du Trèfle à Quatre Feuilles que mon ventre abritait une promesse, j'ai déménagé.

Je ne parle pas de mon petit appartement sous les toits de Montrouge.

 

Je parle d'un monde où je pouvais entendre parler d'un enfant malade sans frémir. D'un monde où je pouvais voir des navets avec des fusillades et plein de méchants fauchés par les balles, sans penser à leur mère.  D'un monde où le trou de la couche d'ozone ne concernait que mon présent et quelques années de plus.

 

Avant, je lisais les faits divers et je me disais "c'est affreux".

Maintenant, je lis qu'un enfant est mort, et ça me broie. J'ai mal aux cœurs de toutes les mères dont les enfants ont mal. J'ai le vertige quand j'y pense.

 

Depuis que mes oiselles ont rejoint notre rivage, j'ai peur de la mort. Avant j'avais seulement peur de mourir, j'avais peur du passage, j'avais peur de la souffrance, j'avais peur de la peur. Maintenant je ne veux pas qu'elles grandissent sans moi.

J'ai peur qu'il y ait une guerre. J'ai peur d'être malade.

J'ai peur même pour ces mères déjà mortes … ce livre sur la rafle du Vel d'hiv, les mères qui se suicidaient en sautant des gradins avec leur enfant dans les bras comme une ultime protection, ça me hante. Saurai-je à ce point protéger mes enfants ?

 

Depuis que mon premier bébé s'est niché en moi, j'ai compris ce qu'était la peur, mais je ne l'ai pas encore apprivoisée.

J'ai peur pour mes filles, chaque jour qui passe pour chaque jour à venir. J'ai peur de les perdre. J'ai peur de leur nuire. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. J'ai peur qu'elles ne soient pas heureuses. J'ai peur de ne pas les voir grandir. J'ai peur que ce monde ne les blesse. Je me fige quand j'entends le bleu du SAMU.

 

Depuis que j'ai reçu entre les mains le carnet de santé de SarahL, je suis devenue un parent.

C'est surréaliste.

Avant, j'étais le centre de ma vie. A présent, je suis "le premier cercle protecteur". Ce sont elles qui sont mon centre - et mon équilibre.

Depuis qu'Elsa a bousculé notre fusion à trois, de maman je suis devenue mère. J'ai cessé d'être ma fille telle que je fus la fille de ma mère, je suis la mère de mes filles, j'ai mûri.

 

Avant, quand j'étais fatiguée, je dormais. Maintenant, même mes grasses matinées sont au régime (eh oui, en plus j'ai 10kgs à perdre).

 

Avant, je voulais me réaliser. Je suivais des cours du soir, j'avais un métier.

J'aime toujours mon métier, je suis écartelée.

 

Avant, j'écoutais de la variété – plutôt française, avec de chouettes textes. Maintenant, j'écoute si ce n'est pas une des filles qui pleure. Avant je sortais le soir. Maintenant je sors la poubelle à couches.

Je m'intéresse aux histoires que se racontent les mères de famille. Je sais qui est petit gourou.

 

Avant, j'avais un compagnon qui prenait soin de moi, et ça me plaisait, et qui se moquait de tout, et ça me faisait rire. A présent, je le regarde m'oublier et je lui en veux, je le regarde être père, et ça me bouleverse.

 

Avant je savais quelle mère je ne voulais pas être. Je ne savais pas bien celle que je souhaitais devenir, mais j'observais les familles et je choisissais mes modèles.

Maintenant savoir qui être dans l'absolu, c'est dépassé : je cherche surtout ce que je dois faire au quotidien – et comment y parvenir (et purée il y a du boulot).

 

Depuis que mes enfants sont là, j'ai envie de créer pour elles, autour d'elles, et surtout j'ai envie de les aider à créer. Je redeviens écolière, je me rappelle nos jeux, nos œuvres, nos chansons.

Je vois le monde à travers elles. Je parle le français comme une langue étrangère.

 

Je redeviens mammifère. Je suis ancrée dans la nature, j'accueille à chaque fois mon bébé dans ce miracle. Son corps blotti contre le mien, sa chaleur au creux de la mienne, elle m'incorpore et se nourrit de moi. Qu'importent les chagrins, les cris, les colères, les obstacles, les séparations, la peur, la faim - je la prends contre moi et elle tète presque jusqu'à la transe. Elle s'abandonne au plaisir, au réconfort, à l'apaisement, et ça m'émerveille.

 

Depuis que je suis devenue un maillon de la chaîne, j'ai quelque chose à transmettre.

Je veux que leur monde soit beau, je voudrais donner et savoir aider plus pour que les changements s'accélèrent. Je veux leur apprendre qu'on peut toujours faire une différence. Je veux leur apprendre à penser aux autres, mais je veux d'abord qu'elles pensent à elles. Je veux leur apprendre à se comprendre elles-mêmes, je veux leur apprendre à aimer se faire plaisir. Je veux qu'elles s'aiment elles-mêmes.

 

Depuis qu'elles sont là, j'ai envie de faire le pitre, de les faire jouer, de les surprendre, de les éblouir, de les faire rire. J'ai envie de leur apprendre à lire, et de leur apprendre à danser, de leur faire découvrir le monde. J'ai envie qu'elles me l'apprennent à leur tour. J'ai envie de devenir jolie.

J'ai envie de les porter contre moi, de les serrer, de les humer, d'enfouir mon visage dans leur cou. J'ai envie de les voir s'approprier l'univers que je crois familier, pour elles tout est une première fois - elles qui sont presque ma dernière "première fois".

Je réapprends la lune, je réapprends la neige.

Je les regarde et je les écoute dormir, leur visage si pur et si serein, cette petite respiration de sommeil qu'elles ont eue chacune à leur tour : trois inspirations rapides et tout le corps qui se relâche, dans la confiance du foyer que nous avons créé pour elles.

 

J'ai envie d'arrêter le temps sur leur gaieté, j'ai envie de graver dans mes entrailles le sourire édenté, l'éclat de rire insouciant, les mots brouillons, ébauchés, détournés. Les appels "maman ! 'ega'de !"

 

Maman, c'est moi.

Depuis qu'elles ont fait de moi plus que moi-même.

 

Elles sont ma vie, en mieux.

 

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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 16:49
- Oh !! fait la nounette en entrant dans le séjour où j'ai dû allumer la lampe.
Elle file soulever le rideau pour vérifier et se tourne vers moi, joyeuse
- C'est l'heure du dévédé !
- Mmmm, tu crois ?
- Ou-i ! c'est l'heure du dévédé ! La nouit est tomebée !
[ma nounette parle avec un accent NDLR]
Le papa arrive, appelé à la rescousse pour cause de micro téteuse
- Papa, c'est l'heure du dévédé !
- Mais non, regarde, il reste encore le soleil là
[pointe vers l'extérieur où les lumières des voisins commencent à s'allumer]
- Non, é soleil a s'est couché ! Moi veux choisir dévédé.

Eh, on ne la fait pas à Négociator. L'heure c'est l'heure.


Et donc ?
et donc elle regarde un DVD  
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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 14:00

les filles !!
Ben oui, si je commence à inviter la famille en claironnant qu'on voit les filles en photo, autant que ce soit vrai

Donc déjà la poupette








en attendant le Père Noël ... (pensées vers les îles, où on était l'an dernier ...)


ah ben on n'a pas tenu, hein ...

et ma nounette rêveuse



eh oui, les canines sont là ...


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 09:37

Bon, il paraît que mon dernier post était un peu trash.

Je vais donc aborder ce matin un phénomène beaucoup plus choupinet.

Mais avant il faut que je donne quelques précisions.
... Pas que je risque d'être lue par quelqu'un qui ne connaît pas ce dont je parle : ça ne me serait jamais venu à l'idée de lire des histoires de moutards avant d'être moi-même mère de famille. Car il faut bien se rendre à l'évidence : c'est ce que je suis désormais aux yeux de la société – en tout cas, si je me fais renverser par un bus, on parlera de la crêpe que je serai devenue comme d' "une mère de famille de 35 ans".

C'est assez surréaliste.

Bon, passe encore qu'on n'écrive pas "une jeune femme", du temps de Balzac une femme de 30 ans ça sentait déjà le moisi.

Mais qu'on zappe ma formation et mon amour immodéré des études (j'y peux rien j'aime), qu'on zappe mon métier (mon travail est une partie de moi), qu'on zappe mes loisirs (si je ne crée pas avec mes mains est-ce que j'existe encore ?), ça j'ai du mal à m'y faire. Notez que si j'étais un homme, on dirait "un homme de 35 ans blablabla, il était père de 2 enfants". Eh, oui, les enfants ne sont pas une composante de l'identité masculine. Alors qu'il faut bien s'y résoudre : dès l'instant où j'ai eu des enfants, je suis devenue une Mère De Famille, avant toute autre chose.

En même temps, au vu de mon quotidien, c'est pas complètement faux.

 

Donc disais-je, je vais aborder là un sujet un peu tabou, même pour les MM. Et, pour éclairer mon point de vue, il me faut préciser quelques points sur les MM, même si toutes mes lectrices savent très bien que je ne fais pas référence à ces dragées chocolatées dont on paie pour voir la cacahuète.

Oui, je parle des Mamans Maternantes.

Car, on le sait, il y a des mamans non maternantes, les normales quoi, faut bien faire la différence.


Par exemple, la Maman Maternante, porte son bébé.

Bon, on s'en doute, je ne parle pas de "porter" son bébé. Car tant que le truc ne rampe pas, au moins la première demi-année, pour qu'il aille d'un point à un autre faut bien le porter (oui, par moments on en est encore là la cinquième demi-année, ahem).

Non, la MM porte son bébé : le portage fait partie du maternage, et pour ça on utilise des accessoires, comme l'Echarpe de Portage (5 à 9 kgs dans les bras on ne tient pas longtemps et en plus on a les mains prises). C'est super tendance trop hype fashion, l'écharpe. Ainsi, ma nounette a été portée dès son premier mois dans une écharpe de la meilleure qualité, qui coûtait le prix d'un billet Paris-Lyon. La position est meilleure que dans un porte-bébé et quand bb grandit on peut le passer sur le dos, d'ailleurs les africaines font comme ça. Pour le prix du retour, je nous ai offert un chouette chinado, paraît que c'est comme les asiatiques, en tout cas le nouage est plus simple.

Oui car les mamans du monde (comprenez : d'ailleurs), celles qui détiennent la sagesse universelle de la terre (le mythe du bon sauvage a encore de beaux jours, mais il faut surtout reconnaître que la société de consommation nous éloigne un peu de la simplicité et beaucoup de la nature), elles portent leurs enfants comme ça. Bon, je n'ai pas vu en vrai beaucoup d'africaines porter leur bébé, juste une nounou de mon quartier qui attachait l'enfant qu'elle gardait sur son dos en un mouvement avec un long foulard (mais je n'ai pas, euh, sa cambrure) et des péruviennes, qui portaient sur leur dos leur enfant avec une épaisse couverture bariolée, mais je n'avais pas d'enfant et j'ai pas regardé comment elles faisaient (oui, tout ça pour glisser que j'ai fait le chemin de l'inca, c'est mesquin mais cékoul, comme dirait mini qui copie tout ce que je dis).

Donc, ma nounette a été amoureusement portée, surtout parce que c'était quasi le seul moyen pour endormir cette tête de mule (déjà).

Ma poupette a été portée dès ses premiers jours dans un paréo guadeloupéen ( kriss). Je l'ignorais mais en fait c'est encore plus hype fashion méga tendance, l'écharpe bricolée maison, ça fait refus de la société de consommation, bio-écolo-nature attitude, c'est trop dans le move. Enfin moi c'est surtout que ma copinaute Shazam m'avait soufflé l'idée.
En tout cas maintenant qu'Elsa a grandi je reviens à l'écharpe, pis ça me laisse les mains libres pour la poussette (quand je ne veux pas avoir à courir dans la rue après mini-fauve qui raffole des boutons d'appel priorité piéton, et est capable de traverser en galopant si elle en repère un en face).


Donc, la MM porte son enfant (je pointe). Et elle l'allaite (je pointe). Elle utilise aussi des couches lavables, je pointe mais on a dit qu'on zappait la partie trash. Elle fait plein d'autres trucs dont certains ne sont spécifiques que parce qu'elle le proclame, mais je vais mettre fin à ma digression pour venir à ce qui fait l'objet de ce post.

 

Car souvent, même si elle n'en parle pas, la MM cododote.

Autrement dit, son gluon roupille à son côté dans le plumard conjugal, au moins les premières semaines de l'allaitement.

J'ai rien contre ça, notez bien, c'est nettement moins crevant pour la maman et si on fait attention à ce que le bébé ne puisse pas être recouvert par une couverture (risque d'étouffement) c'est confortable pour tout le monde, même le papa, à qui la mère n'en veut plus de ne pas se lever pour les tétées de nuit.
Pendant la première grossesse l'ours avait indiqué qu'il était fermement contre, qu'il en refusait catégoriquement le principe même pour les premières nuits.

Comme toutes les théories prénatales celle-ci a fait long feu, et donc nous cododotons aussi avec Elsa depuis sa naissance – finalement plus longtemps que pour SarahL qui avait intégré son lit à partir de 4 mois (mais elle n'avait pas un rhume-sans-fin doublé d'un reflux, le tout surveillé par une machine qui bippe parfois la nuit - et qui est présentement dans le parfait alignement de son visage rose, ce qui permet de se rendormir direct, sans se lever pour vérifier à travers les barreaux qu'elle respire encore …)

 

Or, chaque nuit pendant que je dors (ce qui arrive), se produit un phénomène très surprenant.

La migration du gnome.

Moins impressionnante que celle des gnous (plus nombreux mais plus moches) la migration du gnome reste fascinante, au moins à mes yeux.

Car ce petit machin qui ne sait pas se retourner sauf une fois, et qui ne sait pas ramper non plus, et que je couche tous les soirs sur le dos dans son cale-bébé (histoire qu'il n'y ait pas de deuxième fois), bien parallèle à moi et à bonne distance de mon flanc pour être sûre de ne pas la couvrir de ma couette, ce petit machin parvient, je n'ai jamais compris comment, à me rejoindre. Ce, même si je recule ou même si je la remets en place régulièrement.

Parfois elle contourne son cale-bébé par le haut avant de glisser transversalement, parfois - encore plus fort - elle traîne son cale-bébé avec elle. Dans tous les cas, immanquablement quand son mouinement nocturne de fin de cycle de sommeil me réveille, sa bouche est à quelques cm de mon sein.

 

Et donc ?

 

Et donc elle tète.

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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 23:10

Ca ne fait pas longtemps que je l'entends, cette symphonie là.

J'ai attendu sa sortie, j'ai espéré, j'ai désespéré aussi.

J'ai pleuré, tu te rappelles ? C'était après l'accident, après le retour, quand la vie avait encore un goût de cendre, avant que je ne te sente à l'abri du silence bruyant de la vie hospitalière.

Oh je n'en suis pas fière, mais il y a eu ce jour où j'ai lu que d'autres, avec des enfants plus jeunes encore, entendaient ces notes qui réjouissent même les astres, et qui feraient fondre le soleil, ces notes que tu ne jouais pas,

ce jour là je suis restée, les bras ballants, le cœur à l'envers. Le ventre noué.

 

On ne la vend pas en magasin, cette musique, il faut la mériter.

 

Mon bébé, mon tout petit bout de nous, ma tendre douce, toi qui es venue, toi qui es restée, toi qui t'es battue,

est-ce que je te mérite : est-ce pour toi que j'avais peur ? Comment ai-je pu ne pas te faire confiance ?

 

Il est venu, il a été long mais il est là. Depuis plusieurs semaines déjà il monte en puissance, il gagne en richesse - et ce soir sans tricher avec les doigts joueurs, sans te souffler sous le menton, sans même t'approcher, j'ai fait le pitre et je t'ai entendue, O mon petit lutin de velours rouge, ça y est mon amour, je l'entends, ton rire de bébé …

 

Je t'aime si tu savais. C'est toi qui es mon astre, c'est toi qui es mon soleil, et c'est moi qui fonds.

 

Merci d'être restée.

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 23:26

Ma nounette a crié "NON !!! " en voyant son père retirer l'étoile et la guirlande clignotante du sapin qu'il se préparait à démonter ... Son cri a fait vibrer tant de détresse … de chagrin du temps qui passe, des ombres aimées des noëls passés, de toute cette attente enchantée que nous organisons à notre tour … que je lui ai proposé de choisir une guirlande et une boule, pour les garder.

 

Elle a catégoriquement interdit à son père de toucher aux décorations sur la fenêtre. Même pas la peine d'y penser : elle a fait barrage de son corps, presque 90cm de volonté farouche (et 2m² de jouets en bazar autour qui la rendaient incontournable), l'ours s'est incliné.

 

Mon vaillant petit soldat, je t'ai expliqué que le Père Noël est retourné chez lui, il faut le laisser se reposer. Il reviendra et on ressortira le sapin et les guirlandes.
Et on n'a pas besoin de Noël pour faire la fête.
D'ailleurs il reste quelques chips d'hier (et s'il y a des chips c'est la fête).

 

Je t'ai regardée serrer contre toi la guirlande et me montrer, rayonnante, ta boule - et une poupée père noël que tu avais arrachée à ton père.

Et puis tu es retournée jouer, sautiller, et rendre à l'appartement son sympathique désordre.

 

Et tu sais quoi, tu es plus courageuse que moi.

 

J'aime pas démonter le sapin.

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