Au cours de la semaine écoulée, nous avons eu deux visites médicales - une par mouflette.
D'abord, la visite des 18 mois à l'hôpital Necker pour la poupette. J'avais confusément intégré l'idée que ce serait peut-être la dernière, alors j'étais toute émue. En plus l'ours
avait spontanément posé sa journée pour venir aussi (lui qui n'aime pas l'hôpital), c'était chouette.
On a déposé la nounette à l'école et hop, direction les embouteillages la consultation. Retour dans ces lieux chargés de souvenirs, chaque pas,
chaque bâtiment m'évoquent un moment de l'hospitalisation de ma poupette.
Et je dois dire qu'après la consultation des 1 an et l'IRM de contrôle, je n'étais pas peu fière de réapparaître avec une poupette qui marchait ... et un ventre à 5 mois 1/2 de grossesse ...
Oui docteur, vous voyez, on avance .
Bon enfin ça c'est manière de parler, la poupette n'a pas du tout voulu marcher jusqu'au box de consultation, de toute façon elle ne voulait pas lâcher le jouet
choisi dans la salle d'attente.
La neurologue, toujours aussi douce et accessible (même si je devine son niveau d'expertise, après avoir vu la déférence marquée par ses internes et externes pendant les visites en chambre)
demande ce qu'il y a comme progrès nouveau ...
On raconte. Ma poupette marche ! elle est super habile de ses mains (elle sait même tenir un pinceau), elle mange seule ...
On raconte aussi les progrès qu'on attend, le langage qui ne vient pas. Mon micro fauve ne dit que maman et papa ... mais elle nous comprend. La preuve, je lui ai appris des
parties de son corps, elle les montre sans se tromper ...
La neurologue demande à micro où sont ses oreilles. Mutisme de la poupette, installée sur mes genoux, très attentive mais butée. "Pourtant, à la maison, elle le fait très
bien, si je lui demande où est son nez elle le montre" (ma poupette montre son nez) ...
"Tu montres tes oreilles ma poupette ?"
Aucune réaction.
"Mais elle sait où c'est, comme ses cheveux" (ma poupette montre ses cheveux).
Sourire du docteur, qui commence à sortir du matériel, une pyramide d'anneaux à empiler, un trieur de formes
On installe la poupette en face d'elle, le docteur montre ce qu'il faut faire. La poupette l'imite aussitôt, sans la lâcher des yeux ... Du coup au début elle se plante un peu, mais elle
finit par maîtriser le jeu, et ne parlons pas du trieur de formes qui ne lui résiste que quelques secondes.
Pendant ce temps, j'explique à la neurologue, qui a remarqué son manège un peu méfiant, le comportement passablement réservé, limite sauvage, de la poupette à la halte-jeux.
Le fait qu'elle savait visiblement marcher 2 mois avant de se lancer (et qu'elle n'est jamais tombée depuis qu'elle a commencé la marche).
"Elle vous imite ? elle fait mine de téléphoner par exemple ? "
Alors ça c'est effectivement un trèèèès bon exemple, l'ours et moi nous esclaffons en y pensant.
Je précise que, même très circonspecte vis à vis des inconnus, elle est très vive et très joyeuse, ma petite miss sourires.
Le médecin acquiesce avec amusement - en effet elle le voit bien (ça fait 3mn que la poupette se marre en escaladant son père et qu'une fois juchée sur ses genoux, elle décoche des sourires
charmeurs à la dame-en-blanc).
La neurologue range son matériel en commentant que bien qu'étant occupée à la guetter du coin de l'oeil, notre poupette s'en sort redoutablement bien "les encastrements à 18 mois,
c'est balèze".
(je me rengorge de fierté - j'ajoute qu'elle sait décoller et recoller les gommettes de sa frangine depuis qu'elle a 1 an).
Et puis c'est l'examen physique, le contrôle des réflexes corporels, la poursuite occulaire ... (le médecin s'amuse encore une fois de voir que la poupette refuse de la quitter des yeux, du coup
elle ne regarde jamais directement ses mains mais elle les coordonne parfaitement).
Bilan neurologique parfait !
Je retourne m'asseoir pendant que l'ours termine d'habiller la poupette, qui essaie de refaire ses lacets toute seule.
Reste une interrogation autour du langage qui tarde à venir.
A nous écouter et à observer ma petite sauvage, la neurologue souligne que ça pourrait bien être lié à son caractère ... (je n'ose pas ajouter qu'à la
maison, il faudrait déjà que la nounette la boucle pour que la poupette puisse en placer une) .
On va quand même faire vérifier son audition.
Pour le sommeil, queques séances chez un psy peuvent sans doute bien nous aider.
Pour nano, on ne peut être sûr de rien, mais en tout cas on n'a rien trouvé d'anormal chez la poupette (et notamment, aucune maladie génétique), rien qui laisse présager un risque pour la santé
du bébé à naître.
Et puis on se revoit en septembre, après les 2 ans de la poupette. On verra bien si le langage s'est débloqué.
Et si tout va bien, on se reverra encore à l'entrée au CP.
Voilà.
Ma poupette est parfaite. Muette mais parfaite. En même temps, le jour où elle va parler, elle va nous faire des phrases conjugées direct (j'ai bien vérifié, même
quand je parle tout doucement elle capte trèèèès bien ce que je dis, je sais déjà que ce n'est pas un problème d'audition).
Vous verrez qu'on va regretter cette période de calme mutisme.
Elle est trop forte, ma poupette.
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Quant à la plus grande, elle a eu sa première visite médicale scolaire.
Un bilan très complet.
Et une bonne surprise, parce qu'on m'avait expliqué qu'avec la grippe A, les visites étaient reportées à l'année suivante. Mais finalement, on prend les élèves des petites sections nés jusqu'en
septembre !
Je crois que j'étais plus intimidée que ma nounette en entrant dans l'infirmerie mardi.
Le médecin scolaire et l'infirmière avaient déjà réalisé des tests de vision et d'audition. Le médecin a commencé à feuilleter le carnet de santé et à me poser des questions, pendant que
l'infirmière faisait dessiner à ma puce des traits, une croix, un rond ... La nounette a hésité pour le carré "je ne sais pas le faire", mais guidée par l'infirmière elle a dessiné une forme et
s'est exclamé, de sa petite voix flûtée et irrésistible "oh, on dirait un carré !".
Elle a dessiné aussi un chouette bonhomme, avec une tête, des yeux, des bras, un ventre, des jambes, et même des chaussures. Elle a commenté une scène de toilette, avec ses déductions
logiques (le dentifrice coule parce qu'il n'y a pas de bouchon). Tout bien, trop mignonne et trop forte ma nounette.
Et si sage et concentrée, je comprends ce que me dit sa maîtresse ("non non elle ne gigote pas et ne bouge pas toutes les minutes ...").
Je me suis un peu recroquevillée de honte en avouant qu'elle ne se brossait pas les dents le matin : "j'aimerais bien !". Le médecin a souri. Peut-être qu'elle sait ce que c'est que de devoir
préparer deux mouflettes, en courant après le temps tous les matins, avec 3 couches de vêtements à entasser avant d'oser sortir du bâtiment ... On a avancé le réveil des filles, mais plus tôt
pour nous c'est juste pas possible, alors pour éviter de crier sur ma pauvre nounette toujours à la traîne, j'ai renoncé au brossage du matin - on verra ça pour les beaux jours.
Le médecin a examiné ma nounette sous toutes les coutures, l'a fait lever le pied sur une jambe, lui a demandé de la regarder avec son oeil à travers un trou (et a noté le pied et l'oeil
utilisés, comme l'infirmière avait noté la main utilisée pour dessiner)
Conclusion : la latérisation n'est toujours pas certaine, plutôt droitière mais pas sûr.
Audition et vision nickel, langage aussi, comportement très adapté, tout bien en place comme il faut.
et juste le doc conseille
- de la coucher plus tôt (parce qu'elle ne se réveille pas seule, donc faudrait avancer son cycle de sommeil en fonction de l'heure de réveil)(en même temps le samedi elle se lève
trèèès bien toute seule plus tôt qu'en semaine, soupir)
- de lui donner son lait dans un bol au moins le week-end, qu'elle abandonne le biberon ...
- de lui donner de la vitamine D ainsi qu'à sa soeur (rhaaaa on est chez le doc tous les 15 jours et PERSONNE ne nous a dit de le faire ).
Enfin j'ai pris bonne note !
Nous sommes ressorties, ma nounette toute sautillante et réclamant son goûter, et moi toute fière d'elle et toute émue de cette première expérience.