4 mai 2009
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08:00
Cette note a été
programmée.
S'il y a une chose que ma poupette m'a apprise, je pense, c'est l'attente. La peur. L'incertitude. Le découragement. La honte des moments de faiblesse, de doute. L'angoisse. L'espoir, prêt à s'embraser ...
On essaie de ne pas y penser - comme si c'était possible. Se contrôler pour ne pas scruter son bébé, tenter de déceler peut-être un indice, une explication au moins - donner du sens, donner de la perspective. Se retenir d'aller chercher sur internet des bribes d'information, qui nous laisseront plus désemparée encore, plus dépendante des analyses, des médecins ...
Mais savoir ce que c'est pour, enfin, savoir quoi faire. Même si c'est dur, même si c'est déchirant ... ... Etre dans l'action, avoir un rôle, pas être ce spectateur abruti d'inquiétude, de terreur ... et d'espoir ... Cet espoir tenace, qui rampe sous la pensée, qui tue à force de chercher à quoi se cramponner
oh pourvu que ce ne soit rien, pourvu que mon bébé aille bien ... pourvu que toutes ces paroles rassurantes - et que j'écarte parfois même avec hargne - soient vraies ...
mon bébé, bats-toi, je suis là, je guette les signes, je veux garder confiance en toi ...
L'espoir qu'on voudrait étouffer de peur de s'effondrer si jamais les nouvelles sont mauvaises ...
La peur qui ne part plus, si pesante et si vaste qu'elle emplit le fossé creusé entre nous et les autres ...
L'attente.
L'attente.
Bientôt 6 mois que l'accident a eu lieu. On ignore toujours pourquoi, et ce qui s'est passé.
On m'a dit à Necker que ma poupette saurait nous redonner confiance, nous apprendre à revivre.
C'est vrai.
Je suis toujours à l'affût de ses moindres progrès, je compare, je guette, j'essaie de me raisonner, de me retenir, de lui donner son temps et son espace. J'essaie de ne pas m'inquiéter. Je m'en veux d'attendre d'elle qu'elle me rassure.
J'ai toujours peur, et pourtant, la peur est si diffuse qu'on pourrait l'oublier.
Car nous avons eu de la chance, et la poupette va bien. Elle s'épanouit. Elle m'éclate. C'est ma petite miss sourires.
Et aujourd'hui, ce n'est pas vers la santé de ma poupette que es pensées s'envolent. C'est vers une autre fillette (et une autre maman). Une enfant vive, enjouée, jolie, futée, rieuse, mais qui ne grandit pas ... Peut-être ce n'est rien, ou du moins rien de grave - le médecin va parler aujourd'hui aux parents.
ce combat perdu d'avance contre la peur et l'espoir n'est pas le mien aujourd'hui,
mais pourvu, pourvu,
... pourvu ...
Céline, je pense à vous.
Si quelqu'un peut m'appeler pour me donner des nouvelles.
S'il y a une chose que ma poupette m'a apprise, je pense, c'est l'attente. La peur. L'incertitude. Le découragement. La honte des moments de faiblesse, de doute. L'angoisse. L'espoir, prêt à s'embraser ...
On essaie de ne pas y penser - comme si c'était possible. Se contrôler pour ne pas scruter son bébé, tenter de déceler peut-être un indice, une explication au moins - donner du sens, donner de la perspective. Se retenir d'aller chercher sur internet des bribes d'information, qui nous laisseront plus désemparée encore, plus dépendante des analyses, des médecins ...
Mais savoir ce que c'est pour, enfin, savoir quoi faire. Même si c'est dur, même si c'est déchirant ... ... Etre dans l'action, avoir un rôle, pas être ce spectateur abruti d'inquiétude, de terreur ... et d'espoir ... Cet espoir tenace, qui rampe sous la pensée, qui tue à force de chercher à quoi se cramponner
oh pourvu que ce ne soit rien, pourvu que mon bébé aille bien ... pourvu que toutes ces paroles rassurantes - et que j'écarte parfois même avec hargne - soient vraies ...
mon bébé, bats-toi, je suis là, je guette les signes, je veux garder confiance en toi ...
L'espoir qu'on voudrait étouffer de peur de s'effondrer si jamais les nouvelles sont mauvaises ...
La peur qui ne part plus, si pesante et si vaste qu'elle emplit le fossé creusé entre nous et les autres ...
L'attente.
L'attente.
Bientôt 6 mois que l'accident a eu lieu. On ignore toujours pourquoi, et ce qui s'est passé.
On m'a dit à Necker que ma poupette saurait nous redonner confiance, nous apprendre à revivre.
C'est vrai.
Je suis toujours à l'affût de ses moindres progrès, je compare, je guette, j'essaie de me raisonner, de me retenir, de lui donner son temps et son espace. J'essaie de ne pas m'inquiéter. Je m'en veux d'attendre d'elle qu'elle me rassure.
J'ai toujours peur, et pourtant, la peur est si diffuse qu'on pourrait l'oublier.
Car nous avons eu de la chance, et la poupette va bien. Elle s'épanouit. Elle m'éclate. C'est ma petite miss sourires.
Et aujourd'hui, ce n'est pas vers la santé de ma poupette que es pensées s'envolent. C'est vers une autre fillette (et une autre maman). Une enfant vive, enjouée, jolie, futée, rieuse, mais qui ne grandit pas ... Peut-être ce n'est rien, ou du moins rien de grave - le médecin va parler aujourd'hui aux parents.
ce combat perdu d'avance contre la peur et l'espoir n'est pas le mien aujourd'hui,
mais pourvu, pourvu,
... pourvu ...
Céline, je pense à vous.
Si quelqu'un peut m'appeler pour me donner des nouvelles.